Le visiteur qui pénètre dans cette église modeste par ses traits, n’entre pas seulement dans un édifice religieux. En en franchissant le seuil, il entre dans le monument qui a accompagné, des siècles durant – et il continue encore d’accompagner -, la vie de Méléduniens et de Méléduniennes. Ses évolutions, ses caractéristiques, son histoire racontent l’histoire de notre commune. Ce sont tous ces éléments que nous vous proposons de découvrir.
Tout commence au XIIème siècle
L’église Notre-Dame date à l’origine du XIIème siècle (soit il y a environ 900 ans). Elle a été fondée par des chevaliers templiers, qui y possédaient une commanderie. L’église a été plusieurs fois remaniée, notamment au XVème siècle (où l’abside fut ajoutée) puis au XVIIIème siècle (où elle fut remaniée).
Son origine romane se retrouve dans sa façade aux lignes simples et sans ornement. La façade occidentale est pourvue d’un « balet » (ou auvent) protégeant un portail très rustique, avec deux colonnes adossées aux chapiteaux, agrémentés de motifs de crosse. Construit postérieurement, il lui confère un aspect insolite. Rare dans la région, il permet d’agrandir l’édifice en cas d’affluence. Il protège le portail et abrite les fidèles, catéchumènes, malades, pénitents ou lépreux.
La nef rectangulaire, construite en moellons, est simple et longue. Elle ne possède pas de voûte, juste une simple charpente.
Le chœur, plus riche, est protégé par une voûte d’ogive en pierre, dont la clef de voûte est armoriée. Le blason représente les armes de France. Repose au centre de la clef de voûte une étoile de David. L’abside, quant à elle, est plate. Elle s’ouvre à la lumière par une fenêtre gothique. Elle est encadrée de dehors par de courts contreforts d’angle surmontés de sortes de plumet de pierre.
Au XVIIIème siècle, la famille de Mac Nemara, propriétaire du château de la Salle, château communal, veut faire de cette église sa chapelle seigneuriale (d’où probablement la litre funéraire sur les murs de la nef comme du choeur). A ce moment, plusieurs modifications sont faites, dont l’ajout du clocher. La cloche est baptisée le 5 septembre 1775, et porte selon la coutume l’inscription suivante : « J’ai été fondue à Rochefort/Mer par Dupont, fondeur du Roy, l’an 1775. Le curé de ce temps, M. Gabriel Lanneau. J’ai été nommée Julie. Mes parrain et marraine : messire Jean Dumesnil Simon, seigneur de Plassay et autres lieux, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, lieutenant-colonel des grenadiers royaux de Lorraine et Julie Mac Nemara de Turpin, dame et seigneure (sie) de cette paroisse, veuve de messire Charles de Turpin, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, capitaine de vaisseaux du Roy, seigneur de Breville Arnaud, Petit Mondevis et autres lieux et donnée par la susdite Dame« . La cloche est offerte à l’occasion de travaux importants d’aménagement autour de l’église, en particulier du mur du cimetière. Depuis le 8 avril 1999, elle est inscrite au titre des objets des monuments historiques.
Jusqu’à la Révolution, l’église est desservie par un curé permanent. Le dernier est Gabriel Lanneau, qui aménage, sur ses biens propres, le presbytère en 1775-1776. Il se retire en février 1791, après avoir refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé. La même année, les armoiries seigneuriales sont effacées. C’est aussi au sein de l’église qu’ont lieu les premières réunions du Conseil municipal de la commune. En 1929, le cimetière, jouxtant l’église, est déplacé en-dehors du Bourg (l’ancien emplacement étant inondable).
Dans sa claire et paisible atmosphère, l’église, bien que modeste, témoigne d’un caractère d’authenticité et de dépouillement.
Ses éléments caractéristiques
La statue de la Vierge à l’Enfant
La statue, du XVIIIème siècle, est entièrement en bois. Elle ne présente pas de trace de polychromie, et a peut-être autrefois été disposée au revers de la façade, sur le support aménagé devant la petite baie.
La précision de ses plis, l’allure de la Vierge et de l’enfant, opposées, donnent à cette statue inédite une belle facture. Depuis le 3 août 1982, elle est inscrite au titre des objets des monuments historiques.
La chaire à prêcher
La chaire, de style Louis XV et peut-être du XVIIIème siècle, est assez inhabituelle de par sa structure, avec deux panneaux triangulaires verticaux, sculptés de feuillages en bas-relief, entre la cuve et l’abat-voix. Depuis le 8 avril 1999, la chaire est inscrite au titre des objets des monuments historiques.
Le vitrail Saint-Louis
Ce vitrail, qui se trouve au-dessus de l’auvent, impressionne par la puissance de ses couleurs. Cette polychromie contraste, mais de manière harmonieuse, avec la blancheur des murs. Par ailleurs il s’agit du seul vitrail de l’église aux couleurs aussi éclatantes.
L’autel
Depuis le 10 juillet 1985, l’autel est inscrit au titre des objets monuments historiques.
Ses mystères
En mémoire de Daniel Forcin
Dans le chœur de l’église, à gauche du chœur puis à la droite de la porte de la sacristie, une pierre mentionne en latin que le corps de Daniel Forcin repose ici. A ce jour, nous n’avons aucun renseignement sur l’identité de cette personne, ainsi que sur son lien avec la paroisse. Pourquoi est-il inhumé ici ?
Le sarcophage en pierre
A l’extérieur de l’église repose un beau sarcophage en pierre, dont la tête et les jambes présentent un évidement. Cette disposition est rare et curieuse. A sa droite repose son couvercle. Ni l’origine, ni la date de ce sarcophage ne sont à ce stade connues.
Sous le balet, une carte de France et du monde permet à chaque visiteur d’indiquer sa provenance.