Nous ignorons l’origine des fours à chaux mais les Romains utilisaient la chaux pour la fabrication de leur fameux ciment, sans doute après bien d’autres civilisations antérieures.
Cet artisanat rural s’est prolongé dans nos campagnes jusqu’à la fin de la guerre et lui a redonné un certain essor (environ 1945). Le genre de four utilisé est dit « à cuisson intermittente » technique qui a l’avantage de se faire avec des matériaux très simples.
Les fagots étaient coupés aux alentours du Mung et et la pierre de calcaire était partout présente (carrières de Saint-Savinien et de Crazannes).
Le four de Le Mung a été construit contre une petite falaise calcaire bordant le marais.
L’intérieur se présente comme un cylindre debout à ciel ouvert, paré de briques réfractaires du sol au sommet. A la base se trouve le foyer en brique avec une entrée assez étroite, appelée « goulet » pour le passage des fagots.
Quand les commandes étaient prises au printemps et faisaient la valeur d’une fournée, le chaufournier se mettait à l’ouvrage.
Après avoir extrait des blocs de quatre à cinq cent kilos à la barre à mine, il fallait ensuite les fendre à la masse pour obtenir des pierres plates afin de les empiler les unes sur les autres. Une fois triées par épaisseur, elles étaient enfournées.
La difficulté résidait dans la façon d’empiler les moellons à partir du sol afin d’obtenir une voûte sous laquelle on faisait le feu.
Cette voûte devait soutenir environ 14m3 de pierres. Le chaufournier et son aide entretenaient et surveillaient la cuisson qui durait 36 heures sans interruption et nécessitait 20 fagots à l’heure. La pierre était devenue poussière.
Il fallait attendre plusieurs jours pour que le four refroidisse, pour que les clients viennent faire leur provision de chaux.
Beaucoup de gens venaient du littoral et des marais, car ils blanchissaient à la chaux leurs maisons et leurs bâtiments.
Quand vint la nécessité de traiter les vignes contre les maladies cryptogamiques, la chaux fut utilisée comme composant de la bouillie bordelaise.
Le four à chaux du Mung a été restauré en 2006 par la commune du Mung, avec le soutien financier du Conseil Départemental de la Charente-Maritime et de l’Etat.