Au nord-ouest du bourg, jouxtant le village de « La Salle », se trouve le château de la Salle. On y pénètre par une grille en fer forgé du XVIIIème siècle, qui ouvre sur une grande cour au fond de laquelle s’élève l’imposante demeure.
Le château est haut de trois étages, et muni de plusieurs lucarnes à frontons. Il est doté d’une grande toiture d’ardoise, formant un comble à surcroît, éclairé par des lucarnes du XIXe siècle, alternant avec des œils-de-bœuf. D’un côté, il vient s’appuyer contre un gros pavillon aux chaînes d’angle harpées, éclairé par des fenêtres à meneau et croisillon, coiffé par une toiture d’ardoise. Ce pavillon formait autrefois une tour-refuge isolée, datant de la fin du XVIe siècle ou XVIIe siècle. De l’autre côté, le logis du XVIIIe siècle vient s’appuyer contre les restes d’un bâtiment plus bas à fenêtres à meneau et croisillon, qui était autrefois un poste de guet (achevé en 1301). Côté jardin, il est flanqué d’un pavillon plus haut à toiture d’ardoise.
Les archives sont silencieuses sur les événements survenus dans ce château.
La terre et l’hébergement du Mung appartenaient en 1301, à Pierre Bouchard, lequel l’échangea contre 570 livres de rente, avec Guillaume Larchevêque, seigneur de Parthenay et de Taillebourg. Les Larchevêque restèrent propriétaires du Mung pendant plus d’un siècle. En 1439, Marie Larchevêque épousa Jean Mérichon, seigneur d’Huré, auquel elle apporta la terre du Mung, qu’ils transmirent par la suite à leur fils, Olivier Mérichon. Celui-ci n’ayant pas eu d’enfant, elle revint à son neveu, Antoine de Montberon. En 1561, elle fut vendue par Christophe de Montberon et Pierre Vasselot, seigneur de La Chaignée, à Jean Moisand, seigneur de Savigné, moyennant 14000 livres. Sa fille, Jeanne Moisand, épousa Pierre de Geneste, conseiller d’État, auquel elle transmit le château. Par mariage, il passa aux mains d’une famille de parlementaires bordelais, les d’Allenet. En 1747, Léon d’Allenet, baron du Mung, vendit sa terre, pour 58000 livres, à Jean-Baptiste de Mac Nemara, capitaine de vaisseau au port de Rochefort, d’origine irlandaise, plus tard acquéreur du château de La Roche-Courbon. La famille Mac Nemara est une famille bretonne d’origine irlandaise. Jean-Baptiste Mac Nemara résidait habituellement à Rochefort, mais il avait le goût pour les belles demeures. Non seulement il possédait le château de la Salle, mais il envisagea un jour l’acquisition du château de la Roche-Courbon, alors mis en vente par Marie-Thérèse de la Mothe-Hondancourt. Partant en voyage au moment de la conclusion de l’affaire, le baron confia à son épouse l’argent destiné à cet achat, soit 130.000 livres.
Grande imprudence, la jolie Julia Stapleton, irlandaise d’Amérique, était aussi riche (elle possédait des domaines à Saint-Domingue) que sa passion du jeu était grande. Cette somme lui brûla les mains et elle la perdit dans sa totalité en jouant au « lansquenet » (sorte de jeu de cartes importé d’Allemagne) avec les officiers de la garde suisse, alors en cantonnement à Saint-Savinien, et cela dans un petit kiosque au bord de la Charente.
Elle mourut peu après, depuis, l’on prétend que son fantôme revient errer dans le château sous la forme d’une femme pâle en « robe puce ».
La Roche-Courbon devint quand même, en 1756, la propriété de Jean-Baptiste Mac Nemara, qui se remaria par la suite avec Catherine Larcher, veuve d’un gouverneur de la Martinique.
A sa mort, le château de la Salle, ainsi que celui de la Roche-Courbon, échurent à sa fille Julie mariée à Charles de Turpin, lui aussi marin de grande valeur.
Parmi les propriétaires qui suivirent, citons : les Montebello (qui tentèrent d’incendier le château), les de la Sauzaye ou la famille de Saint-Mathurin. Actuellement, le château appartient à une famille galloise qui le restaure. Il est une demeure privée, mais les propriétaires ont le projet de l’ouvrir prochainement au public.